Ref. : 3498-10

 

Eugène Rousseau (1827-1890) - L'Escalier de Cristal


Vase Japoniste en cristal et bronze doré.

 

Origine

France, circa 1880

H totale : 28,9 cm / 11.4 in.
L  max: 29 cm / 11.4 in.
P max : 15,7 cm / 6.2 in.

 

Description

Vase en forme de vase rituel chinois Zun en cristal fumé massif doublé avec inclusion d'oxydes intercalaires, soufflé et travaillé à l'outil. Monture ajourée en bronze ciselé et doré à décor Japonisant de fleurs et d'oiseaux.

 

Signature

Signature : « E. Rousseau / Paris / E. de C » gravé au culot.

 

 

 

 

 

 

Notes

Dans cette oeuvre Japoniste, faite vers 1880 pour la Maison L'Escalier de Cristal,  Eugène Rousseau utilise un cristal fumé doublé avec inclusion d'oxydes intercalaires pour donner une impression de vase sculpté dans de l'Agate.

Eugène Rousseau s'est fort peu soucié de signer ses réalisations avant 1885. Signant parfois ses créations à la pointe, d'autres fois à l'étiquette, le plus souvent ne signant pas. En revanche, E. Léveillé fut mieux inspiré que son maître, signant avec ce dernier entre 1885 et 1890, et par la suite de son seul nom les créations de Rousseau et les siennes (voir G. Cappa).

Les oeuvres d'Eugène Rousseau sont présentes dans de nombreux musées tels que le Musée d'Orsay (Inv. OAO 715, 965, 967, 968, 978, 1634, 1635...), le Victoria & Albert Museum (V&A) (Inv. 673-1878, 674-1878, C. 417-1922), le Metropolitan Museum of New York (MET) (Inv. 2001.656), le Cleveland Museum of Art (Inv. 2001-36), le Musée des Arts Décoratifs de Paris (MAD) (Inv. 623, 625, 626, 627, 628, 631, 635, 636, 638 à 642), The Neue Sammlung, State Museum of Applied Arts and Design, Munich (Inv. 6.3.2015), le Wien Österreichisches Museum für angewandte Kunst (MAK) (Inv. -Nr.Em GL1875)...



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Biographie Sélective

François-Eugène Rousseau (1827-1890), marchand-éditeur français spécialisé dans la céramique et le verre.

Fils ainé d'un marchand de faïences et de cristaux installé à Paris au 4 rue Coquillère, F.-E Rousseau succède à son père en 1855. A la fois marchand et éditeur de modèles, Rousseau est un des pionniers du Japonisme en France et sa commande à Félix Bracquemond d'un service en faïence dont le décor est inspiré de la Manga d'Hokusaï marque en 1866 le point de départ de ce mouvement dans la céramique française.

En 1867-1868, il dessina ses premiers modèles de verrerie, que réalisèrent les frères Appert à Clichy. Il est l'un des premiers à utiliser le procédé du verre doublé et gravé à l'acide combiné à la roue qu'il applique à un répertoire figuratif inspiré de l'art japonais, mais également de la Renaissance et de l’Antiquité. Il fit fabriquer aussi des pièces craquelées ou à inclusions d'oxydes et de feuilles d'or ou d'argent et des cristaux à l’imitation des pierres dures (cristal de roche, cornaline, onyx…). On reconnait aisément ses pièces par leur côté à la fois artistique et fini. Rousseau laisse le verre aller où il veut dans ses couleurs et ses formes quelquefois irrégulières au cours de la fusion et du travail de l’outil tout en étant très rigoureux techniquement et pour cela s’entourant des meilleurs ouvriers tels en 1867-1868, Eugène Michel et en 1877, Alphonse-Georges Reyen. Cette même année (1877), il fut aussi rejoint par Ernest Léveillé (1841-1913) comme élève et assistant.


Grand triomphateur, avec Gallé, de l'Exposition des Arts Appliqués de 1884, il s'associa en 1885 avec Ernest Léveillé (1841-1913) , qui travailla dans l'esprit de son maître avant de lui succéder en 1888. Une fois seul, Léveillé, avec l'assistance de Michel et de Reyen (V. Arwas), continuera à travailler dans le style de Rousseau, tout en l'adaptant à l'esprit « fin de siècle ».


Après 1900 Léveillé reprendra la Maison TOY à Paris, au 10 rue de la Paix, où il créera, à côté de sa production personnelle, des services en verres blancs ou teintés, gravés à plusieurs couches, portant la marque TOY & LEVEILLE.
Peu après la Maison sera absorbée par l'entreprise HARAUT-GUIGNARD (Janine Bloch-Dermant).

 

Bibliographie Sélective

Revues :
De Liesville, (A.-R.), « Les Industries d'Art au Champ de Mars, IV-2 Verrerie », dans L'Art Moderne à l'Exposition de 1878, Publication de la Gazette des Beaux-Arts, Paris, 1879, p. 432.
Rosenthal, (L.), « La Renaissance de la Verrerie Française au XIXe siècle », dans la Gazette des Beaux-Arts, T XV, Paris, 1927, p. 51 à 64.

Catalogues d'Exposition :
Catalogue général officiel de l'exposition universelle de 1889, vol. III, Paris, 1889, Groupe III, classe 19, p.1 n° 2 et p. 2, n° 55.
Catalogue officiel de l'exposition universelle de 1878, t. II, Paris, 1878, Groupe III, classe 19, p. 154, n° 38 et p. 156, n° 18.

Livres :
Arwas, (V.), Art Nouveau, the French aesthetic, London, 2002, p. 446-448.
Bloch-Dermant, (J.), L'Art du Verre en France, 1860-1914, Paris, 1974, p. 33-35 et p. 40-43.
Cappa, (G.), Le Génie Verrier de l'Europe, Témoignages, De l'Historicisme à la Modernité (1840-1998), Sprimont- Belgique, 1998, p. 370-376, fig. 643, 644 et 645.
Delaborde, (Y.), Le Verre, Art et Design-XIXe-XXIe siècles, v. 2, Courbevoie (Paris), 2011, p. 190, fig. p. 190 et pp. 256-259, fig. p. 247, 257 et 258.
Ennès, (P.), Histoire du Verre, Au Carrefour de l'Art et de l'Industrie, Le XIXe siècle, Paris, 2006, p. 190-195, fig. p. 192.
Lambourne, (L.), Japonisme, Echanges culturels entre le Japon et l'Occident, Paris, 2006, p. 79.
Rosenthal, (L.), La verrerie française, depuis cinquante ans, Paris, 1927, p. 10-13.
Wishmann, (S.), Japonisme, Paris, 1982, p. 9, 46, 304-307, fig. 851, 864 et 871.