Ref. : 3793-11

 

Cristalleries de baccarat


Vase « Dragon » en Cristal Noir
« Onyx », Or et Émail.

 

Origine

France, Paris, vers 1882

H :  24,3 cm /  9.6 in.
Ø max :  15 cm / 5.9 in.

 

Description

Vase « Dragon ». Vase en cristal noir « onyx » massif soufflé, travaillé à l’outil. Décor inspiré de la Chine de dragons et chauve-souris en émaux durs blancs peints en fort relief et à l’or.

 

Signature

Signature : Étiquette d’origine sous le vase.

Références : Archives de la maison Baccarat; dessin du projet 3110 de 1882.

 

 

 

 

 

 

 

                              1

 

Notes

Ce très rare vase en cristal noir «onyx»  est le seul exemplaire connu à ce jour avec des dragons en émail  signée de la Maison Baccarat et ne possède aucun équivalent, connu à ce jour, dans une collection publique.

Un modèle extraordinaire :

Considérant ce vase comme extraordinaire et faisant partie de ses créations emblématiques la maison Baccarat le rééditera en 2011 dans sa Collection Mémoire, en une édition unique limitée de 99 exemplaires.
Cependant cette réédition, uniquement réalisé à l’or, avec un décor imprimé et non peint à la main, n’est plus en relief et n’atteint pas la qualité de l’original de 1882.

Le cristal noir « onyx » :

Lors de l’Exposition Nationale des Produits de l’Industrie Française de 1839, Baccarat recevra une médaille d’or pour ses cristaux colorés imitant la lave noire, rouge, ou encore la malachite.
Techniquement très difficile à réaliser le cristal noir ou cristal « onyx » ne s’obtient que par l’addition de cinq oxydes différents (cobalt, cuivre, chrome, fer et manganèse).
Généralement utilisé dans les années 1840-1860 sur des petites pièces (encriers, coupes ou gobelets), le cristal noir fera l’objet d’une nouvelle présentation avec le Vase Pearl noir lors de l’Exposition Universelle de Paris de 1878 (cf. Baccarat).

Baccarat et l’influence de l’Asie :

Dans les années 1880 la maison Baccarat a créé de nombreux vases inspirés par les formes et les décors des vases d’Extrême-Orient et a recherché de nouvelles sources d’inspiration en réinterprétant les styles chinois, japonais et coréens.

Si les décors « classiques» tels que les décors taillés ou gravés étaient réalisés directement à la manufacture ceux dits de « fantaisies » étaient réalisées à Paris dans un atelier situé au numéro 30 de la rue de Paradis.

Les cristalleries de Baccarat sont restées relativement à l'écart du mouvement décoratif de l'Art Nouveau. Les oeuvres produites par la Cristallerie, qui utilisait toutes les techniques connues de taille et de gravure, sont cependant toujours exceptionnelles par la qualité du cristal et le soin extrême apporté à la fabrication ( cf. P. Olland).



En savoir plus ...

 

Biographie

Compagnie des Cristalleries de BACCARAT ( en activité de 1764 - à nos jours), cristallerie française.

C’est en 1764 le roi Louis XV donna à l'évêque de Metz la permission de fonder une verrerie dans la ville de Baccarat. La production se limitait alors à la fabrication de carreaux à vitre, de miroirs et de services de verre.

En 1816, la Verrerie fut rachetée par Aimé-Gabriel d'Artigues (1773-1848), déjà propriétaire des Cristalleries de Vonêche en Belgique, et un four à cristal fut installé et l'ancienne « Verrerie Saint-Anne » prit le nom d’ « Établissements de Vonêche à Baccarat ». En 1822 la cristallerie fut rachetée par Pierre-Antoine Godard-Desmarest qui en confiera la direction à un jeune polytechnicien Jean-Baptiste Toussaint et dès 1823 elle recevra de Louis XVIII sa première, d'une très longue série , commande officielle.

En 1855 lors de L'Exposition Universelle de Paris, Baccarat gagnera sa première récompense (Médaille d'Or).

Ce n'est qu'à partir de 1860 que la Compagnie commencera à signer ses pièces en y apposant une petite étiquette. Cette signature perdurera jusqu’en 1936 (sauf pour la lustrerie). C’est aussi durant cette période que la production de la Compagnie prendra son ampleur et que Baccarat se construira une réputation mondiale.

A la Fin du XIXe siècle Baccarat fera construire à Paris un dépôt, atelier de bronze et magasin de vente aux 30-30bis rue de Paradis-Poissonnière (actuelle rue Paradis).

Dans les années 1920 Baccarat commencera à signer ses flacons de parfum à l'acide ou par sablage mais ce n’est qu’à partir de 1936 qu'elle signera toutes ses pièces.

 

Bibliographie

Revue :
De Liesville, (A.-R.), « Les Industries d'Art au Champ de Mars, IV-2 Verrerie », dans L'Art Moderne à l'Exposition de 1878, Publication de la Gazette des Beaux-Arts, Paris, 1879, p. 434

Catalogue d'Exposition:
Lerch , (M.), « Le Japonisme », dans Baccarat, la légende du Cristal, Petit Palais, Paris [exposition du 15 novembre 2014 - 04 janvier 2015], Paris, p. 55-56.

Livres :
Cappa, (G.), Le Génie Verrier de l'Europe, Témoignages, De l'Historicisme à la Modernité (1840-1998), Sprimont-Belgique, 1998, p. 170 à 187, fig. 28, 291 et p. 370-377, fig. 647.
Ennès, (P.), Histoire du Verre, Au Carrefour de l'Art et de l'Industrie, Le XIXe siècle, Paris, 2006, p. 179 et 183.
Lambourne, (L.), Japonisme, Echanges culturels entre le Japon et l'Occident, Paris, 2007.
Olland, (P.), L'Art Verrier 1900, de l'Art Nouveau à l'Art Déco au travers des collections privées, Dijon, France, 2007, p. 14, fig. 1.
Sautot, (D.), Baccarat, une histoire, 1764..., Édition de Baccarat, France, 1993, p. 54-60, fig. p. 48-49.
Wichmann, (S.), Japonisme, Paris, 1982, p. 314-323.