Ref. : 3526-10
Vase en Grès Art Déco
Manufacture de Sèvres
Origine
Sèvres, vers 1930
H : 15,5 cm / 8 in.
Ø max : 10 cm / 3.9 in.
Description
N° 88
Vase en grès tendre à décor de coulures brunes mates et brillantes et points en relief sur fond gris craquelé.
Signature
Marque de fabrique : marque dite « à la rose » avec inscrit : « S / Sèvres / Manufacture Nationale / France » avec la lettre-date « [illisible] » en creux dans un cartouche.
Marque : « GT » (pour Grès Tendre) en creux dans un cartouche.
Signature monogramme du décorateur : [illisible] en noir.
Notes
Ce retour à la sobriété et à l'usage fonctionnel, très inspiré par l'Extrême Orient, traduit la place nouvelle et singulière que vont prendre, dans les années qui suivent, les potiers et les artistes indépendants dans la création céramique.
Biographie
Manufacture Nationale de Sèvres (1740 à nos jours)
En 1740, une manufacture de porcelaine est fondée à Vincennes grâce au soutien de Louis XV et de Madame de Pompadour. En 1756, la manufacture est transférée à Sèvres, près de Paris, dans un bâtiment construit à l'initiative de Madame de Pompadour, à proximité de son château de Bellevue. En 1759 la Manufacture est rattachée à la Couronne.
Si la première partie du XIXème siècle est dominée par un administrateur, Alexandre Brongniart (1770 - 1847), qui occupera les fonctions de directeur de la Manufacture de 1800 à sa mort, la seconde moitié sera plus confuse et verra se succéder les directeurs ; Elbemen (1847 à 1852), Victor Regnault (1852 à 1871), Louis Robert (1871 à 1879), puis Charles Laught qui sera acculé à la démission en 1887 et remplacé par le célèbre Théodore Deck qui occupera cette fonction jusqu'à sa mort prématurée en 1891.
Après cette date la Manufacture changera d'optique et préférera alors nommer un administrateur, en la personne d'Emile Baumgart secondé par un directeur technique et un directeur des travaux d'art.
La vrai révolution esthétique s'effectuera sous la conduite d'Alexandre Sandier, nommé directeur des travaux d'art en 1897, qui va dessiner un ensemble complet de formes nouvelles où les surfaces lisses côtoient les reliefs naturalistes mis à la mode par l'Art Nouveau. La figuration va céder la place aux végétaux et aux animaux placés sur les oeuvres de manière créer galbes et formes. En 1900, la Manufacture, renouvelée, se distingue à l'Exposition Universelle de Paris par une présentation de pièces relevant exclusivement de l'esthétique Art Nouveau et renoue avec le succès.
D’un point de vue technique la deuxième partie du XIXème siècle sera aussi marquée par toute une série d’innovations tels le coulage dans une cloche sous vide évitant ainsi les déformations, la cuisson à la houille, l’adoption de toute une nouvelle série de couleurs et bien sûr de toutes nouvelles pâtes telle la pâte dure nouvelle ou pâte Vogt-Lauth. Cette pâte cuisant à 1280°C permettant, par cette faible température (la pâte dure «classique» cuisant à 1410°C), à la fois une gamme de couleurs nouvelles dites de demi-grand feu, se fondant mieux dans la couverte et mieux adaptés aux nouveaux décors tels que les cristallisations (oxyde de zinc), le rouge à base de cuivre, les flammés...
La Manufacture de Sèvres participa à de nombreuses expositions dont les plus importantes sont :
L'Exposition Universelle de 1851 et de 1862 à Londres
L'Exposition Universelle de 1855 et de 1867 à Paris
L'Exposition Universelle de 1871 et 1872 à Londres
L'Exposition Universelle de 1873 à Vienne
L'Exposition Universelle de 1876 à Philadelphie
L'Exposition Universelle de 1878, 1889 et 1900 à Paris
L'Exposition Universelle de 1903 et 1911 à Turin
L'Exposition Universelle de 1913 à Gand...
Bibliographie
Revues :
Albis, (A. d'.), « Différences entre pâte dure et pâte tendre, grès et faïence », dans Sèvres, revue de la société des amis du musée national de céramique, 2011, n°20, p. 21 à 34.
De Liesville, (A.-R.), « Les Industries d'Art au Champ de Mars, IV La Céramique Moderne », dans L'Art Moderne à l'Exposition de 1878, Publication de la Gazette des Beaux-Arts, Paris, 1879, p. 415-417.
Article internet :
Caracul (J.), « Le génie de Louis Delachenal », dans Sciences Ouest, année 2004, 210, Gros plan, Histoire et société, p. 8. [Consulté le 25/09/2018]. Disponible à l'adresse :
https://www.espace-sciences.org/sites/espace-sciences.org/files/images/sciences-ouest/numeros/so_210_la_peche.pdf
Livres :
Alcouffe, (D.), Bascou, (M.), Dion-Tenenbaum, (A.), Thiébaut, (P.), Le Arti Decorative Alle Grandi Esposizioni Universali, 1851-1900, Ed. Idealibri, Milano, 1988.
Blondel, (N.), Préaud, (T.), La manufacture nationale de Sèvres, Parcours du blanc à l’or, Sèvres, 1996.
Brunet, (M.), Préaud, (T.), Sèvres, des origines à nos jours, Éd. Office du Livre, Fribourg-Suisse, 1978.
Collectif, Manufacture nationale de Sèvres, Années folles et Art déco, le renouveau, Collection "Sèvres, une histoire céramique", Éd. Courtes et Longues, 2007.
Collectif, Manufacture nationale de Sèvres, Années 50 et Art déco, l'effet céramique, Collection "Sèvres, une histoire céramique", Éd. courtes et longues, 2006.
D’Albis, (A.), Traité de la porcelaine de Sèvres, Éd. Faton, Dijon, 2003.
Ducrot, (B.), Manufacture nationale de Sèvres, Second Empire & IIIe République, De l’audace à la jubilation, Éd. Courtes et Longues, 2008.
Faÿ-Hallé, (A.), Mundt, (B.), La porcelaine européenne au XIXe siècle, Ed. Office du Livre, Fribourg-Suisse, 1983.
Faÿ-Hallé, (A.), Rocchisani, (C.), Trouvet, (C.), Les Vases de Sèvres, XVIIIe - XXIe siècles, éloge de la virtuosité, Éd. Faton, Dijon, 2014.
Havard, (H.), Les Arts de l’ameublement, La Céramique (Histoire), Villefranche-de-Rouergue, XIXème siècle.
Midant, (J.-P.), Sèvres, La Manufacture au XXème siècle, Michel Aveline éditeur, Paris, 1992.
Vogt, (G.), La Porcelaine, Librairies-Imprimeries Réunies, Paris, 1893.